Née le 03 Juin 1911 à La Rochelle.
Décédée le 24 Avril 1945 au camp de Ravensbrück à l’âge de 33 ans.
Marcelle était une jeune fille studieuse et intelligente durant sa scolarité. Elle deviendra institutrice et enseignera à Châteauneuf-sur-Charente. Sa situation professionnelle va lui permettre d’entrer dans l’anonyme clandestinité (par patriotisme) dès 1940. Très rapidement elle s’affirme comme un agent « actif » et très « précieux » du nom de Lapéda ( la pédagogue).
Mademoiselle Mir, directrice de l’école de filles d’Angoulême et déléguée en Charente de « Libre-Nord » est très intéressée par les activités de celle-ci et la contacte.
Marcelle Nadaud va alors devenir Agent de Liaison entre Mademoiselle Mir, René Chabasse, le Commissaire Oswald, M. Rix le sous-préfet de Cognac, M. Poirier le Capitaine de gendarmerie de Cognac et l’adjudant de gendarmerie de Châteauneuf.
Elle travaillera donc pour le B.O.A (Bureau des Opérations Aériennes) et l’O.C.M (Organisation Civile et Militaire).
Elle sera également en liaison avec le « Bataillon de la Mort » de Denis Dautun.
Elle obtint et remet à Mademoiselle Mir et René Chabasse les plans de l’aérodrome militaire de Cognac qui était alors occupé et utilisé par les allemands.
Surveillée par la Gestapo, elle est arrêtée une première fois en aout 1942 pour « activités au profit de la Résistance ». Faute de preuves, elle est relâchée. En 1943, elle participera au bombardement des usines Dunlop de Montluçon. Femme intrépide, elle assiste et participe à des parachutages d’armes, héberge des aviateurs anglais, assiste à des sabotages de lignes téléphoniques du camp d’aviation de Cognac.
De plus en plus active, elle va alors centraliser tout le courrier du B.O.A (Bureau des Opérations Aériennes) en partance pour Londres, transmet de fausses pièces d’identité à des Résistants, et devient Agent de Liaison du capitaine Poirier.
Dans la journée du 05 mars 1944, elle est arrêtée par la Police S.S pour « assistance à terroriste » et conduite à la prison Saint-Roch d’Angoulême. Ce fut le début des supplices. Elle va subir 11 interrogatoires effectués par la milice et la Gestapo. Bien que ces moments fussent humiliants et douloureux, elle ne parlera pas !
Le 08 juin 1944, elle est déportée vers Ravensbrück. Durant le temps passé dans le camp, Marcelle gardera toujours l’espoir de revoir la France (sa Patrie) sa famille et ses élèves. Trop faible et très malade, Marcelle ne reviendra pas.
Elle décèdera le 24 avril, juste avant l’arrivée des troupes Alliés.
Extrait du livre « Le Cahier – Témoignage d’Andrée Gros-Duruisseau résistante et déportée », Chapitre Le Retour.
Je passe une main dans mes cheveux : ils sont encore courts, même s’ils ont bien poussé. Je me souviens alors d’une phrase de Marcelle Nadaud : « en revenant, nous passerons à Paris et nous achèterons une belle perruque ! ». Chère petite Marcelle, je revois nettement notre séparation à Ravensbrück . Je vais devoir aller dire à madame Nadaud toutes ces phrases qu’elle m’a confiées avant notre séparation. Devrai-je lui dire toutes les souffrances que nous avons endurées ? Non, je ne dirai jamais toutes ces horreurs, on ne pourra pas me comprendre. Cela doit rester dans nos cœurs de déportées.
Sources :
Rédigé par Alan dans la rubrique Portrait, Section Spéciale de Sabotage.
Ci-dessus la biographie de Marcelle Nadaud, tirée du site internet du Musée de la Résistance et de la Déportation à Angoulême (fermé en 2009).
En octobre 2014 le Musée rouvre ses portes au public sous le nouveau nom d’Espace Mémoriel de la Résistance et de la Déportation.